Journaliste et universitaire, Nicole Gauthier est directrice du Cuej (Centre universitaire d’enseignement du journalisme, Université de Strasbourg) depuis 2009. C’est à la rubrique éducation qu’elle a fait une bonne partie de sa carrière dans la presse, notamment pour Libération, où elle a aussi été correspondante dans l’Est et cheffe du service Grand Angle.
L’Ajéduc lui a demandé de lui ouvrir son « armoire aux souvenirs » pour découvrir les associations de journalistes éducation et universitaires qui l’ont précédée.
Ajéduc : Quel a été votre parcours dans le journalisme éducation?

A quelles initiatives collectives avez vous participé qui pourraient faire écho à l’Ajéduc aujourd’hui ?
- L’APIJ a été créée en 1966, elle regroupe les journalistes éducation, mais aussi tous ceux qui s’intéressent de façon plus générale aux questions de jeunesse. Elle milite activement, en ces temps où le CLEMI n’existe pas, pour l’introduction de la presse et des médias à l’école, en tous cas pour que la presse ne soit pas seulement considérée comme un auxiliaire d’enseignement (démarche déjà audacieuse pour l’époque), mais aussi comme objet d’étude. Il s’agit – déjà – de réduire le fossé entre les médias et les jeunes, et en ces temps d’avant Internet, de mettre journaux et magazines dans les mains de tous les collégiens et lycéens. L’APIJ bénéficie de subventions du ministère de la Jeunesse et ses sports, dispose de locaux et salarie une secrétaire.
- L’AJU, créée en 1971, intervient de manière plus spécifique dans le champ scolaire et universitaire, et notamment sur la défense de l’accès à l’information des journalistes (publication des rapports, visites ministérielles, accès des médias à l’information parfois complètement verrouillée).
Un souvenir marquant lié à ces associations?
Il y en a beaucoup. Pour les actions « corporate »: le bras de fer avec la ministre des Universités, Alice Saunier-Seïté et son équipe, qui refusaient tout contact avec les journalistes débarquant en force au ministère, rue Dutot.
Aujourd’hui, quel doit être le rôle d’une association thématique comme l’Ajéduc?
- Défendre et porter les sujets éducation et sup dans tous les médias ;
- assumer le côté expert des questions d’éducation (en gros, faire gentiment comprendre à son rédacteur en chef que ce n’est pas parce qu’il a ses deux gamins dans un lycée parisien que son point de vue est pertinent);
- participer au débat public autour de l’école et de l’Université;
- et pourquoi pas contribuer à la formation de jeunes collègues et/ou à la formation continue de plus anciens sur les enjeux du scolaire et du supérieur.
Propos recueillis par Théo Haberbusch