
Professeur de sociologie des politiques éducatives à l’université de Genève, Georges Felouzis est notamment l’un des coauteurs de L’Apartheid scolaire (éd. Seuil, 2005). Il répond à « la question du mois » de l’Ajéduc.
Ajéduc : Au nom de la préservation du « vivre ensemble », le monde politique français, de Manuel Valls à Najat Vallaud-Belkacem et jusqu’à certains dirigeants de l’opposition, ne jure plus que sur la mixité sociale, notamment à l’école. Se dirige-t-on vers une réelle remise en cause de « l’apartheid scolaire » ?
Georges Felouzis : « L’un des problèmes majeurs de l’école en France est celui du décalage croissant entre les discours sur le vivre ensemble, la citoyenneté, l’égalité des chances, etc., et la réalité profondément inégalitaire et ségrégative. Notre école est parmi les plus inégalitaires en Europe, c’est en France que la réussite scolaire et les apprentissages dépendent le plus de l’origine sociale des élèves, du diplôme de leurs parents, de leur niveau économique.