Ancien recteur et ancien directeur général de l’enseignement scolaire de décembre 2009 à novembre 2012, Jean-Michel Blanquer, professeur de droit public et président de l’Institut des Amériques, est depuis juin 2013 directeur général du groupe Essec. Il est la première personnalité de l’éducation interrogée dans le cadre du rendez-vous mensuel « La question de l’Ajéduc ».
Ajéduc : Dans votre livre L’École de la vie, paru cette rentrée chez Odile Jacob, vous citez parmi les évolutions indispensables du système éducatif « l’autonomie-responsabilité » à l’échelle de l’établissement scolaire. Cette autonomie se traduirait par le fait que les professeurs « pourront être recrutés de manière plus souple par le chef d’établissement ». Pouvez-vous nous préciser quelles seraient l’étendue et les conséquences de cette « manière plus souple », que certains considèrent comme une atteinte irrémédiable aux principes de la fonction publique d’État ?
Jean-Michel Blanquer : « L’autonomie-responsabilité de l’établissement est un levier majeur du changement qui aurait aussi un impact psychologique en libérant le sens de l’initiative et l’esprit d’équipe. Une capacité, limitée, de recrutement à l’échelle de l’établissement existe déjà avec les « postes à profil », créés à l’échelle du rectorat. On peut envisager une extension de cette formule ou, plus radicalement, un recrutement par l’établissement.