
Loïck Roche, directeur général de Grenoble École de Management (GEM) et président du Chapitre des écoles de management de la Conférence des Grandes Écoles (CGE), répond à « La question de l’Ajéduc » sur l’avenir des business schools.
L’Ajéduc : Les écoles de management sont-elles en danger ?
Loïck Roche : « À l’échelle internationale, les écoles de management du Chapitre brillent. Que ce soit dans le classement du Financial Times, qui mesure la performance des écoles de management européennes. Que ce soit au niveau mondial, comme le mesure le World Economic Forum.
La densité et la qualité des écoles de management françaises cachent pourtant une toute autre réalité. Historiquement sous-capitalisées, disposant de moyens extrêmement faibles comparés aux meilleures business schools internationales, devant faire face aujourd’hui à la baisse des subventions des CCI, à la réforme de la taxe d’apprentissage, certaines écoles déjà survivent plus qu’elles ne vivent.
Si rien n’est fait, demain, ce sont cinq à dix écoles qui pourraient disparaître.
Pour s’en sortir, elles doivent se réinventer. C’est une condition pour répondre aux grands défis de la recherche, de l’entrepreneuriat, de l’internationalisation, de la transformation digitale, des programmes MBA, doctoraux, de l’executive education, etc. C’est indispensable pour faire face aux nouveaux entrants que seront ceux issus de l’ubérisation de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Cela passe par la mise en place d’une gouvernance au plus près de celle qui existe en entreprise, par la mise à jour de nouvelles sources de financements et de nouveaux business models, par la capacité des écoles à répondre au plus près des besoins des entreprises et de la société en évoluant de « business school » à « school for business for society ». »
Propos recueillis par Ariane Despierres-Féry