Jean-Rémi Girard (SNALC-FGAF) : « Nous prouvons au ministère qu’on peut s’asseoir sur ses textes »

Jean-Rémi Girard est professeur de français au collège, à Saint-Arnoult-en-Yvelines (78), et vice-président du SNALC-FGAF.
Jean-Rémi Girard est professeur de français au collège, à Saint-Arnoult-en-Yvelines (78), et vice-président du SNALC-FGAF.

Le Syndicat national des lycées et collèges (SNALC) a publié, en novembre 2015, un numéro exceptionnel à l’attention des professeurs, intitulé Abrogeons la réforme de l’intérieur ! 

Ajéduc : On en apprend de belles dans votre document pour « abroger de l’intérieur » la réforme du collège. Que l’autonomie permet aux équipes pédagogiques de définir ses priorités ; que le chef d’établissement « ne décide pas seul » ; que les instances comme le conseil pédagogique ne sont pas des chambres d’enregistrement mais « des lieux de dialogue »… N’êtes-vous pas, finalement, en train d’invalider l’argumentaire anti-réforme ?

Jean-Rémi Girard : « Le SNALC est un syndicat pragmatique. Rester dans la posture n’a jamais été notre tasse de thé. Là, notre ministère choisit le passage en force et se moque des conséquences très concrètes de sa nouvelle organisation du collège. Cette dernière n’aide pas les élèves, met de nombreux collègues (chefs d’établissement inclus) dans des situations intenables et renforce davantage encore l’enseignement privé, qui s’affranchit chaque jour plus visiblement des textes et continuera d’offrir ce que le public ne proposera plus.

Nous avons été clairs dès le début quant à notre opposition (le ministère l’a reconnu) : ce collège, les collègues n’en veulent pas et ont des raisons valables pour ne pas en vouloir. C’est toujours la même vieille réforme qu’on nous sert (comme en 2010 au lycée) et elle ne fonctionne pas mieux à mesure que le temps passe. Lire la suite

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J.-P. Juilland : « L’école aura beaucoup de peine à compenser le manque de mixité urbanistique »

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Le 12 octobre, le réalisateur avait invité les membres de l’Ajéduc à une avant-première de son film à Paris. Dis Maîtresse ! n’est pas un documentaire sur la mixité, mais sur le travail des enseignants auprès des tout-petits et l’éveil de ces enfants au monde de l’éducation à l’école.

Ajéduc :  « Depuis les attentats du 13 novembre, un aspect de votre film prend encore plus d’importance – c’est d’ailleurs une phrase qui figure dans la bande annonce – : ‘Ils apprennent à vivre ensemble.’ Est-ce l’une des raisons qui vous ont incité à ne pas repousser la sortie en salles ?

Jean-Paul Julliand : Oui. Depuis ce qui s’est passé, le film a changé de statut. Au-delà de ses côtés humain et pédagogique sur le rôle de l’école, c’est devenu un film social et politique. Scolariser les enfants de moins de 3 ans des quartiers populaires est une graine, parmi des milliers d’autres, que l’on sème pour qu’un jour, peut-être, des événements comme ceux du 13 novembre ne se reproduisent plus. Bien sûr, ces graines, il faut les arroser. Des vents contraires peuvent venir les briser, les tordre, mais à travers son école, la France aura joué son rôle si on donne les moyens à ce type d’expérience d’exister et de continuer. En tout cas, j’espère que ce film aura assez d’écho pour qu’on réactive cette mesure dont on ne parle plus trop.

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