
François Muller, spécialiste de l’accompagnement du changement et du développement professionnel, concepteur de RESPIRE, réseau social de l’éducation, répond à l’Ajéduc sur la question de la notation.
Ajéduc : « À l’heure où le jury de la Conférence nationale sur l’évaluation auditionne et délibère afin de rendre ses recommandations, lors des journées de l’évaluation des 11 au 13 décembre 2014, la problématique de l’évaluation semble se concentrer sur la question de la notation. Or, sur le terrain, si des équipes dans le second degré expérimentent les classes sans note, de nombreux enseignants hésitent. Selon vous, pourquoi ? »
François Muller : « On s’arc-boute sur le visible alors que les processus en jeu sont invisibles. ‘Avec ou sans note’ n’est pas la question. Étymologiquement, évaluer, c’est extraire de et communiquer sur la valeur : comment s’assurer de la valeur du travail des élèves ? Comment communiquer (mieux) dans sa classe, pour chacun des élèves, auprès de leurs parents ? Quel dialogue proposer ?
Les équipes déjà engagées dans cette démarche signalent que le changement est long, collectif et durable si l’on ose la vraie question : comment organiser l’apprentissage pour une école plus juste, plus accompagnante pour tous les élèves ?