
Anne Fraïsse, présidente de l’université Montpellier 3 Paul Valéry, répond à « La question de l’Ajéduc » sur la sélection à la fac.
Ajéduc : L’université doit-elle avoir le droit de sélectionner ses étudiants ?
Anne Fraïsse : « Quel est le problème auquel sont confrontées les universités ? Celui d’une inadéquation entre les connaissances de certains bacheliers et leur choix d’études. Parce que le baccalauréat est considéré comme une porte d’entrée universelle, tout bachelier peut s’inscrire où il veut.
Cela donne des situations aberrantes. Peut-on imaginer qu’un élève qui a fait quatre ans d’anglais au collège puisse s’inscrire au lycée en italien première langue dont il ne parle pas un mot ? Or à l’université, personne ne peut interdire quoi que ce soit à un lycéen. C’est particulièrement vrai pour les bacheliers professionnels dont les études antérieures ne sont pas d’emblée adaptées à des parcours généralistes (environ 90 % d’échec en Licence 1).